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30 January 2025

3 questions à : Grégoire Monnier, directeur de Culturespaces Studio. – Correspondances

Table des matières

Dans le cadre de Museum Connections, Charlotte Baugé s’est entretenue avec Grégoire Monnier, le directeur de Culturespaces Studio, une filiale de Culturespaces spécialisée dans la production d’expositions immersives. En 2020, Grégoire Monnier rejoint Culturespaces Digital en tant que directeur. Sous sa direction, Culturespaces Digital est devenu Culturespaces Studio en 2024, renforçant son réseau de talents artistiques et technologiques pour développer des expériences immersives grand format en France et à l’international. Depuis maintenant deux ans, Culturespaces Studio a ouvert son catalogue à l’international, l’occasion dans cet entretien d’évoquer les projets actuels et à venir, les enjeux liés à l’itinérance ainsi que son retour sur l’expérience Museum Connections 2025, salon professionnel international qui a rassemblé 6 208 visiteurs, tourné vers les tendances et innovations pour imaginer les nouvelles expériences de visite dans les musées et lieux culturels.

Pouvez-vous présenter votre réseau ainsi que les projets actuels de Culturespaces Studio ?

Grégoire Monnier (G.M.) – Culturespaces Studio est la maison de production des expositions immersives de Culturespaces. Nous fournissons les expositions de nos neuf centres d’art permanents. Notre prochain espace permanent ouvrira ses portes à Hambourg (Allemagne) au mois d’avril. En 2026, nous avons pour projet de développer un espace à Tokyo en collaboration avec un partenaire Japonais en franchise (même formule que pour nos deux sites en Corée, à Séoul et à Jeju).

Dans le même temps, nous continuons de développer des licences sur nos contenus en marque blanche (sans mention de « Culturespaces »). Sur cet axe, nous travaillons actuellement avec Montréal pour l’exposition Tintin (aussi passée à Bruxelles et à Lausanne). Nous travaillons également avec un opérateur brésilien qui diffuse actuellement nos productions sur Klimt et Gaudí. Enfin, nous avons plusieurs demandes de lieux qui ne souhaitent pas ouvrir de centres d’art numérique en franchise mais veulent tester nos contenus pour se lancer potentiellement dans le futur.

Exposition Klimt, d’or et de couleurssource photo

Quels sont les enjeux d’itinérance que vous pouvez rencontrer au sein de vos productions ?

(G.M.) – Au départ, nous n’avons pas conçu nos produits pour l’itinérance. C’est, en construisant notre réseau de lieux de diffusion, que nous avons appris à adapter nos expositions d’un site à un autre en les concevant pour être redimensionnables et adaptées à nos lieux, très différents les uns des autres. En général, nous mettons un an à créer une exposition et cinq mois à la déplacer d’un endroit à un autre car nous devons refaire toute la mise en scène.

C’est une approche où chaque exposition est conçue avant tout pour sa qualité artistique et immersive, puis adaptée à l’itinérance en fonction des lieux de diffusion. Plutôt que de standardiser nos productions pour les rendre immédiatement transportables.

Or, si nous sommes un peu moins compétitifs, Culturespaces Studio est reconnu pour la qualité de ses expositions grands formats et de la richesse des thèmes que nous traitons ancrés dans la culture populaire (tels Tintin ou Astérix). C’est donc cela que viennent chercher nos clients.

A contrario d’une formule « clé en main », Culturespaces Studio fait le choix d’accompagner et d’impliquer ses clients dans le montage technique de leur exposition afin d’assurer une adaptation optimale à leurs espaces et à leur public. Nous avons donc des interlocuteurs qui, souvent, sont organisés, avec l’expérience du touring d’expositions et des équipes solides pour pouvoir monter des projets ensemble. En retour, nous leur fournissons beaucoup de ressources pour les aider à faire le bon choix d’exposition et bien adapter leur stratégie marketing.

Exposition Tintin, l’aventure immersivesource photo

Pourquoi avoir délaissé les grands peintres pour aborder d’autres thèmes tels que la bande dessinée, l’histoire ou la conquête de l’espace ?

(G.M.) – Nos expositions principales sont toujours dédiées aux grands maitres de la peinture. Cela étant, nous avons fait le choix de compléter notre programmation avec des expositions sur des thèmes de la culture populaire visant un public plus large et notamment plus familial pour les vacances scolaires. Or, ce sont ces expositions qui intéressent davantage à l’étranger.

Des thèmes comme Tintin, destination Cosmos (exposition que nous avons faite sur l’espace avec le Centre national d’études spatiales en France et la NASA aux Etats-Unis), le Petit Prince ou Astérix reçoivent de nombreuses marques d’intérêt à l’international. Il y a un parcours pour le visiteur à créer autour de ces expositions qui est vraiment intéressant. On peut imaginer beaucoup de choses, que cela soit agréable pour toute la famille tout en déployant de nombreux produits dérivés en boutique. Cela en fait donc une expérience riche pour le visiteur et rassurante pour l’exploitant.

Exposition Le Petit Prince, l’odyssée immersivesource photo

En guise d’ouverture, que recherchez-vous en participant à Museum Connections ? Avez-vous développé un réseau de partenaires potentiels ?

(G.M.) – Nous sommes ici pour ouvrir notre potentiel de collaborations. Jusqu’ici, nous nous concentrions sur le développement de notre réseau de lieux que nous avons beaucoup fait grandir. Nos équipes sont désormais plus nombreuses et capables de gérer des projets externes. Depuis deux ans, nous avons donc ouvert notre catalogue pour le proposer à des partenaires externes. C’est ce que nous recherchons à Museum Connections, nous trouvons ici des partenaires potentiels pour continuer de développer notre réseau.


Un grand merci à Grégoire Monnier pour sa disponibilité.