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3 juillet 2023

La crise sanitaire, une opportunité pour enrichir les liens avec ses publics ? Un cycle de Webinaire réalisé en 2020.

Table des matières

Organisée par la Direction des patrimoines, de la mémoire et des archives du ministère des Armées et {CORRESPONDANCES DIGITALES], notre première rencontre Webinaire s’est tenue le Jeudi 19 novembre. Elle avait pour thème la crise sanitaire, une opportunité pour enrichir les liens avec ses publics ? Retrouvez dans cet article l’ensemble de nos échanges grâce aux replays du Webinaire, une synthèse, des ressources complémentaires et une restitution graphique proposée par Emeline Parizel.

Le ministère des Armées via sa direction des patrimoines, de la mémoire et des archives (DPMA) anime le réseau des musées et mémoriaux des conflits contemporains (RMMCC – pour en savoir plus, cliquez ICI). C’est dans le cadre de cette animation qu’est organisé ce cycle de webinaires.

Ce premier évènement s’inscrit dans un cycle de Rencontres qui a pour objectif, en lien étroit avec des professionnels du monde muséal et patrimonial, d’identifier différentes pistes d’innovations face à cette crise. Dans le cadre du Mois de l’innovation publique, ces professionnels sont invités à réaliser un bilan de l’année passée et d’en retirer des dynamiques de changements pour leurs établissements culturels :

Pour aborder la thématique des publics, ce Webinaire a accueilli les interventions d’Adrian Mohr (Fondateur, L’œil du public), Franck Moulai (directeur des publics, Musée de l’Armée), Flavie Bitan (directrice de la communication, Mémorial de la Shoah) et Scarlett Greco (responsable numérique, Paris Musées). Sur 578 inscrits, 382 ont participé à ce Webinaire.

Nos intervenants.

L’évènement a d’abord été introduit par Sylvain Mattiucci, directeur de la DPMA. Il a présenté le rôle et les actions mises en œuvre par sa direction et la façon dont celle-ci s’inscrit dans une démarche d’innovation publique. Les interventions ont ensuite été lancées avec en préambule une mise en perspective

1 – Un préambule pour mettre en perspective les échanges du Webinaire proposé par Antoine Roland.

Voir le replay de l’introduction

Dans cette introduction, il semble nécessaire de revenir sur la diversité que recouvre la notion de « publics » et son évolution (jusqu’à intégrer au début des années 2000 la notion de publics en ligne). Pour aller plus loin, lire la passionnante publication de Culture et Recherche sur Les publics in situ et en ligne (dont l’article d’Olivier Donnat).

Pour consulter la présentation partagée en introduction, cliquez ICI

Par ailleurs, ce préambule est aussi l’occasion de présenter quelques chiffres caractéristiques sur les relations physiques et en ligne entre sites culturels et publics et de constater que le numérique peut contribuer à élargir les publics mais pas forcément à les diversifier. Publiée cet été par le ministère de la culture, une étude fait le bilan de 50 ans de pratiques culturelles en France et rappelle que les publics en ligne, à l’instar des publics physiques, ont pour leur grande majorité plus de 40 ans et ont un diplôme de l’enseignement supérieur dans une très forte proportion : 49% pour les publics en ligne VS 53% pour les publics physiques.

Enfin, cette prise de parole introduit les échanges pour rappeler les différents temps qui ont cadencé cette année et leurs implications sur les relations entre publics et lieux culturels :

  • Un premier confinement en mars-avril avec un basculement en ligne des relations aux publics.
  • Un déconfinement (à partir de mai-juin) où l’engagement numérique s’est réduit au profit d’un retour des publics dans les murs dans le cadre d’une relation réaménagée. Cette relation a été réaménagée pour répondre aux exigences sanitaires mais aussi à la réadaptation des offres de médiation à des publics de proximité. A ce sujet, un article publié dans la Rotonde évoque les mesures mises en œuvre dans les musées canadiens, à l’instar des musées français.
  • Et, enfin, un troisième temps (depuis début novembre) où, de nouveaux confinés, il faut (de nouveau) maintenir le lien en ligne et préparer les prochaines réouvertures.

Ces différents temps sont autant de ruptures, sources d’innovation. A ce titre, nous avions publié récemment avec Nicolas Aubouin un article sur les transformations numériques dans les institutions culturelles (entre ombres et lumières). Une fois ce décor planté, nos différents intervenants ont ensuite pris la parole.

2 – Des retours d’expériences concrets et des pistes à explorer.

Voir le replay des interventions

  • Retours sur les pratiques culturelles pendant et après le confinement : Adrian Mohr (L’œil du public).

Dans cette séquence, Adrian partage les principaux résultats de son enquête réalisée en juin auprès de 1250 personnes (à retrouver dans cet article accompagnée d’un ensemble d’autres études évoquées lors du Webinaire).

Dans les grandes lignes, Adrian évoque le fait que la visite d’un monument ou d’un lieu patrimonial est la 3e activité qui a le plus manqué en termes d’activités culturelles. De surcroît, pour un public réalisant habituellement 1 à 3 sorties culturelles par an, l’usage du Web a en partie comblé (bien que partiellement) l’absence de sorties culturelles.

20 % des sondés évoquent avoir effectué des visites virtuelles de lieux de patrimoines / monuments.

Suite à la crise sanitaire, une minorité des publics, en forte affinité avec l’art et la culture, devrait continuer à consulter régulièrement des contenus culturels en ligne (hors cinéma et séries).

35% des « publics culturels » évoquent leur envie de poursuivre la découverte de ressources culturelles en ligne.

L’expérience culturelle physique reste donc essentielle et prédominante par rapport à la présence en ligne. C’est notamment, ce qu’a rappelé Franck Moulai dans son intervention en évoquant les imbrications entre investissement numérique et présence physique des publics.

  • L’imbrication entre stratégies en ligne et développement des publics physiques : Franck Moulai (Musée de l’Armée).

Dans cette prise de parole, Franck évoque le fait que la communication à distance doit donner envie de revenir dans les lieux physiques. Le numérique doit donc nous permettre de conquérir de nouveaux publics, qu’ils soient en ligne ou sur place.

Une synergie entre contenus numériques à distance et médiation humaine physique est donc nécessaire. Cette complémentarité doit donc se renforcer dans le futur. En écho avec ces réflexions, nous avons publié il y a quelques temps un article durant le confinement sur la place des musées en ligne : Bonnes pratiques et limites d’une situation exceptionnelle.

Lors du premier confinement, le Musée de l’Armée a donc proposé des contenus pédagogiques pour les enfants (classe d’histoire à distance) et des activités plus ludiques sur les réseaux sociaux (avec un relai via la newsletter du musée). Sur les 2 mois de confinement, un tassement de l’assiduité des publics a été constaté (notamment, pour la newsletter) même si les réseaux sociaux ont mieux résisté.

Le site internet et les réseaux sociaux du Musée de l’Armée aux avant-postes lors de ce premier confinement.

Fin juin, le Musée a réouvert à un public plus familial et plus jeunes que d’habitude, 70% des publics internationaux ne pouvant se rendre au musée. De nouvelles offres de médiation ont donc été définies pour s’adapter à ces publics et les rassurer quant aux mesures sanitaires prises par le musée. 2 types d’activités ont ainsi été proposées :

  • Un jeu d’enquêtes en extérieur pour découvrir le lieu en famille (avec accès possible aussi à distance).
  • Des visites flash de 10 à 15 minutes (une trentaine de visites ont ainsi été organisées).
Le retour des publics et l’adaptation des offres de médiation durant le déconfinement.

Depuis début novembre, avec ce 2e confinement, des contenus ont été de nouveau mis en ligne mais avec la volonté d’accroître davantage l’engagement et la participation des publics pour mieux ancrer ce musée d’histoire dans son époque, en faire évoluer son image et conquérir de nouveaux publics à distance.

Dans les prochaines semaines, la réouverture du musée sera évenementialisée pour s’adresser de façon plus forte aux publics familiaux devenue prioritaire dans les actions de développement du musée.

La crise sanitaire a donc contribué à repositionner la stratégie de développement des publics du Musée de l’Armée vers des publics plus jeunes et plus locaux. Tant la présence en ligne du musée que ses offres de médiation physiques se sont donc adaptées pour mieux servir et développer ces publics. En lien avec la stratégie en ligne plus impliquante proposée dans le cadre de ce 2e confinement, Flavie Bitan a présenté les actions en ligne particulièrement ambitieuses du Mémorial de la Shoah.

  • La présence en ligne au service des missions de transmission de son établissement culturel : Flavie Bitan (Mémorial de la Shoah).

En introduction de son intervention, Flavie présente les activités et missions du Mémorial de la Shoah. Le Mémorial a pour mission de préserver, transmettre et éduquer les mémoires de la Shoah et des génocides du XXe siècle. Situé dans un monument historique, le Mémorial est un lieu accessible à tous et gratuit. A la fois, centre de documentation et d’archives mais aussi espace muséal (avec un parcours permanent et des expositions temporaires), il accueille aussi une programmation culturelle particulièrement riche (rencontres, témoignages, évènements, concerts, projection de film…). 95 000 scolaires sont accueillis chaque année pour 25 000 visiteurs grand public.

Après une première période de sidération, le défi du premier confinement a consisté à garder le lien avec les publics. Pour ce faire, le Mémorial s’est concentré sur Instagram pour améliorer sa visibilité auprès des jeunes publics en proposant 3 grands axes :

  • La création de 29 Instalives : des personnalités variées étaient invitées à lire et incarner des textes archivés au sein du Mémorial en direct sur Instagram. Avec cette opération, 110 000 personnes ont ainsi été touchées durant le confinement.
L’animation de 29 instalives, lecture de texte en archives au Mémorial de la Shoah.
  • La restitution en live des commémorations dans lesquelles s’intègrent le Mémorial : le soulèvement du Ghetto de Varsovie, Yom Hashoah, la rafle du Vel d’hiv et la journée de la Déportation. 78 000 personnes y ont participé (beaucoup plus qu’en présentiel).
  • La proposition d’un Ciné-club confiné : 15 films ont été proposés et ont réuni environ 50 000 spectateurs.
La proposition d’un Ciné-Club confiné accessible sur le site internet du musée.

A l’instar du Musée de l’Armée, le Mémorial de la Shoah a souhaité en juin événementialiser sa réouverture. Une visite guidée par le directeur du Mémorial était proposée. L’âge médian du visitorat était jusqu’alors de 49 ans, il s’est, a priori, particulièrement rajeuni en cette période (toute proportion gardée compte tenu du caractère exceptionnel de la période).

Au regard du succès enregistré lors du premier confinement, la présence en ligne du Mémorial s’est, par ailleurs, maintenue grâce à la restitution des différentes rencontres sur Zoom (près de 2000 personnes par rencontre ont été comptabilisées) et la création d’instalives de visites d’expositions.

La crise sanitaire a donc accru l’engagement en ligne du Mémorial et étend désormais la diffusion de ses collections et de sa programmation à un public plus jeune, plus diversifié et plus large. Scarlett Greco évoque, quant à elle, la façon dont Paris Musées a pu valoriser, à l’occasion de cette crise, les ressources numériques dont le réseau s’était doté. Cette période est aussi l’occasion d’accélérer l’accessibilité en ligne d’autres projets.

  • La valorisation et l’accélération de la mise en ligne de ressources : Scarlett Greco (Paris Musées).

Scarlett présente un projet particulièrement remarqué à son lancement (en août 2019) : un projet de réalité mixte (Insurrection 44) permettant de visiter le PC de Rol Tanguy en découvrant des scènes de la Libération de Paris restituées au fil du parcours du visiteur. Le confinement a accéléré la volonté de s’inspirer d’un tel dispositif pour proposer une expérience en ligne aux jeunes publics dès l’année prochaine.

L’expérience de réalité mixte proposée au Musée de la Libération.

Ces périodes de confinements ont aussi été l’occasion de valoriser des ressources numériques du réseau mais aussi d’envisager dans le futur l’enrichissement de ces projets en ligne.

Chacun de ces temps de confinement et déconfinement sont, néanmoins, à aborder de façon spécifique. Si le premier confinement nécessitait d’occuper les enfants, le 2e confinement avec le maintien de la scolarisation des enfants et de nombreuses activités économiques n’est pas abordé de la même façon.

Lors du premier confinement, des ressources pour les jeunes publics ont été particulièrement mises en avant telles que Muséosphère ou mission Zigomar (avec de beaux succès de consultation).

Muséosphère, une ressource en ligne pour les jeunes publics qui a rencontré un vif succès pendant le confinement.

Par ailleurs, les collections en ligne et les expositions virtuelles proposées par Paris Musées sur son portail des collections ont été particulièrement consultées. Le portail des collections de Paris Musées sera donc enrichi de nouveaux versements d’œuvres en open content et d’expositions en ligne dans les prochains mois.

Cette crise sanitaire a donc accéléré la nécessité d’étendre en ligne des dispositifs numériques proposés in situ. Elle est aussi l’occasion de poursuivre et d’enrichir certains projets de publication en ligne de ressources déjà engagé par Paris musées (c’est le cas par exemple, du développement de la stratégie d’Open Content du musée). C’est enfin l’occasion d’enrichir la présence en ligne des musées de la Ville de Paris par de nouveaux formats (podcasts, passage des cours d’histoire de l’art en ligne jusqu’alors dispensés uniquement « en présentiel » dans l’auditorium du Petit Palais).

3 – En approfondissement et en guise d’ouvertures quelques questions complémentaires.

Replay des questions

A la suite de ces interventions, différentes questions leur sont adressées pour compléter et affiner leurs prises de parole. A celles-ci sont aussi restituées des commentaires ou des questionnements qui ont eu cours dans le tchat.

  • Quelles sont, selon vous, les principaux enseignements de cette crise ?

A cette occasion, Franck Moulai met en avant la volonté pour le Musée de l’Armée de poursuivre une politique des publics à la croisée du digital et du physique. Cette stratégie aura pour objectif de développer le visitorat physique du musée mais aussi de mieux s’adresser aux publics éloignés et empêchés. Un ensemble d’enseignement sont à tirer des visites virtuelles et des questions restent en suspens quant à leur monétisation.

Flavie Bitan rappelle l’importance de systématiser la retransmission et la diffusion en ligne des évènements constitutifs de la programmation culturelle du Mémorial de la Shoah. Scarlett Greco abonde en ce sens avec la volonté de systématiser l’accès à distance aux cours d’histoire de l’art proposés au Petit Palais.

Ces différentes réponses rentrent en écho avec une question soumise dans le tchat sur l’approche mixte que privilégie de plus en plus la formation entre ressources en ligne et présentiel. Tendance qui, a priori, devraient se renforcer dans le secteur culturel et patrimonial pour nos différents intervenant.e.s. A ce titre, la place du médiateur et des guides-conférenciers semble, face à ces différentes propositions en ligne et dans le mur, accomplir un véritable virage qu’il faudra suivre et analyser de près.

En complément de ces enseignements, des interrogations de la part des participant.e.s au Webinaire ont  été partagées dans le tchat sur la façon dont l’interaction peut se développer au sein de groupes de visiteurs en ligne ou physique en cette période (ateliers interactifs ou collaboratifs en ligne, jeux en ligne, etc.).

En termes de contenus, l’aspect primordial d’une communication de proximité donnant la primauté aux « coulisses » a fait l’objet de nombreux témoignages et retour d’expériences dans le tchat. En complément, un article de l’Artisan Communicateur (très riche) peut être consulté.

  • L’évènementialisation de sa présence en ligne est potentiellement coûteux en ressources, pouvez-vous nous en dire plus ?

De nombreuses réactions dans le tchat ont évoqué le manque de moyens financiers et de ressources humaines pour les plus petites structures mais aussi l’épuisement des équipes face à une crise qui se prolonge.

Cette événementialisation de la présence en ligne des musées a aussi été interrogée en termes de retombées (notamment, médias). La récente opération en ligne de la Nuit Européenne des Musées a d’ailleurs été prise en exemple pour évoquer le fait qu’elle s’est finalement plus adressée à des professionnels qu’au grand public.

Pour répondre à certaines de ces interrogations, en complément de son intervention, Flavie Bitan a donc précisé que les actions en ligne du Mémorial n’ont pas généré de dépenses particulières (bénévolat des artistes mis à contribution, octroi des droits audiovisuels des films, pas d’agence mise à contribution…). En revanche et, cela est partagé par l’ensemble des intervenant.e.s du panel et en coulisse dans le tchat, l’ensemble de ces projets sont particulièrement chronophages et nécessitent un investissement des équipes et des compétences spécifiques.

Le Mémorial du Camp de Rivesaltes a livré un témoignage concordant avec le Mémorial de la Shoah : nous avons aussi « proposé des choses assez similaires sans budget important : Facebook live + mise en ligne sur Youtube, lecteur ou intervenants bénévoles issus de notre réseau (membres du conseil scientifique, artistes ayant déjà participé à un événement du Mémorial) ».

Scarlett Greco évoque à ce sujet que le 2e confinement est d’ailleurs plus complexe car les activités de tournage et les chantiers patrimoniaux se poursuivent alors même que l’investissement des équipes en ligne est accru en cette période.

En lien avec ce point, il a été relevé l’importance de la formation et de la montée en compétences des équipes. A ce sujet, un article sur le compte Medium de Correspondances avait été écrit l’année dernière : Peut-on se former à l’innovation numérique ?

La mise en réseau et la mutualisation des ressources entre équipements culturels a aussi été mise en avant dans le tchat. Nous y reviendrons dans le cadre de la 2e Rencontre de ce cycle.

  • Faut-il rendre l’accès à certaines ressources en ligne payant ?

La réponse de Flavie Bitan est claire, l’accès au Mémorial est gratuit et restera gratuit pour l’ensemble de ses activités. Franck Moulai, évoque, quant à lui, un comité de réflexion, sans partis pris pour le moment car la monétisation dépend de l’offre. Pour Scarlett Greco, certaines expériences ou formats pourraient être payants pour Paris Musées mais ce n’est pas à l’ordre du jour.

De nombreuses réactions dans le tchat ont aussi évoqué les problématiques d’accessibilité au numérique pour une part conséquente des publics. A ce sujet, une étude d’Emmaüs Connect peut être consultée, elle met en avant le fait que 26% des français sont considérés en difficulté numérique. Face à ces réactions, peut se poser légitimement la question du rôle des musées dans l’éducation à l’image, l’appropriation des médias numériques mais aussi à l’approche que ces derniers devront préserver pour s’adresser à des publics hors ligne.

  • Comment évaluer ce qui a été mis en place ? quels en sont les enjeux ?

Pour Scarlett Greco, il est plus simple d’évaluer une expérience qui a lieu dans un musée car les retours qualitatifs sont plus simples à obtenir. S’il existe beaucoup de statistiques en ligne, l’évaluation d’une offre en ligne reste particulièrement complexe.

A ce sujet, Adrian Mohr complète l’intervention de Scarlett en évoquant le fait qu’il existe des moyens pour évaluer les pratiques en ligne des publics par des sondages, des évaluations ou des focus groupes.

Franck Moulai approuve cette nécessité d’évaluation face à une multiplication des offres numériques et, parmi les enjeux d’une telle évaluation, il sera nécessaire d’en étudier les retombées sur la fréquentation des lieux culturelles.

Flavie Bitan nuance, au regard d’un contexte de crise très particulier. Il faudrait donc une conjoncture plus neutre pour évaluer les pratiques en ligne et in situ et leur complémentarité pour un établissement culturel.

En lien avec ces réflexions sur l’évaluation, nous avions écrit un article traitant de quelques enjeux liés à l’évaluation des médiations d’un lieu culturel  : Le numérique a-t-il tué la médiation physique ?

4 – En conclusion, une restitution graphique menée par Emeline Parizel.

Replay de la restitution graphique

Une Rencontre particulièrement riche qui met donc en lumière des approches des publics complémentaires. L’investissement numérique réalisé durant le premier confinement semble prépondérant et devrait continuer à contribuer à l’avenir à la conquête de nouveaux publics, à la communication auprès de publics éloignés et empêchés, à la valorisation de la programmation culturelle des lieux et à l’enrichissement de leur présence en ligne. Pour autant, cette crise révèle aussi la prédominance de l’expérience physique dans les relations qui se nouent entre des publics et un lieu culturel. Tout l’enjeu sera donc de poursuivre le développement d’imbrications qui permettront de prolonger les relations avec des lieux enfin retrouvés. L’enjeu est de taille, l’évaluation de toutes ces initiatives et la mobilisation de tous / toutes sera prépondérante.  

Pour consulter et zoomer sur la restitution graphique, cliquez ICI

2 autres séances sont aussi prévues dans les semaines suivantes :

Pour en savoir plus sur le réseau des musées et mémoriaux des conflits contemporains (RMMCC), vous pouvez le contacter via l’adresse mail suivante (dpma-mmcc.anm.fct@intradef.gouv.fr) ou consulter la plaquette de présentation de leurs activités.